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Penser l'existence, penser le monde, penser l'humain, et les panser -- donner la parole à toute personne ayant connu la violence
19 novembre 2013

LETTRE à X, UN AMI (19 novembre 2013)

Ceci est une lettre que j'ai écrite en réponse à celle d'un ami (datant du 2 novembre 2013) qui me faisait part de son regard sur la situation, sur l'acte de dénoncer les Témoins de Jéhovah de Tassin, et qui me livrait en toute sincérité et en toute humilité ses impressions sur l'utilité relative d'un tel combat qui, selon lui, est peine perdue.

 

OLIVIER BOELENS 6 - VISUALISATION EFFETS - CHRONOLOGIE CROISEE - Copyrighted

 

Cher X,

 

(...) bien que je doive admettre avoir rencontré deux sortes de Témoins de Jéhovah, des gens riches en spiritualité et en amour d'un côté, des gens maléfiques et aliénés de l'autre. Je ne mettrai jamais tous les Témoins dans le même panier, car ce serait me rabaisser au niveau de ces êtres infâmes et idiots dont je parle publiquement depuis maintenant près d'un mois. Les gens sans nuance sont des gens dangereux, et je ne veux pas en faire partie.

 

Je te comprends lorsque tu sous-entends que personne ne pourra jamais changer les mentalités, quand bien même on avancerait les arguments les plus probants pour le faire. L'imbécile religieux (puisque dans le cas présent il est question de cette race d'imbéciles-là) sera toujours le plus fort, car ses allégations sont directement inspirées de Dieu et donc s'érigent comme piliers incontestables, et si tu n'es pas dans leur camp tu es forcément dans l'erreur, pour ne pas dire condamné d'entrée de jeu à la géhenne (= la désintégration physique et spirituelle d'un individu = condamnation à l'anéantissement éternel). Un verre d'eau, aussi pure soit-elle, ne fera jamais le poids devant une forêt entière en proie aux flammes.

 

Cependant... Même si je suis conscient de cette impuissance face à l'imbécillité, je ne partage pas ton avis sur un point. Ce n'est pas parce que nous ne pourrons jamais changer les choses à grande échelle, que nous ne pouvons le faire à petite échelle. Mon objectif aujourd'hui n'est pas d'amener la Watchtower à se remettre en question, mais bien de détruire cinq personnes (six, en réalité, même si j'ignore l'identité de ce sixième Judas) qui sont néfastes pour la société et qui ont cherché à me détruire, qui ont œuvré à me pousser au suicide pendant près d'un an. Tu me diras que « les gens néfastes se comptent par millions », et tu aurais raison de le faire remarquer. Je ne puis rien faire face à cette armée de déchets intellectuels et d'ersatz de moralité, mais cela ne m'empêchera pas de m'attaquer à quelques spécimens de cette cohue babylonienne. Si un million de personnes éliminent chacune ne serait-ce que cinq individus néfastes de ce monde, alors ça fera cinq millions d'ordures en moins. Bien sûr, qu'est-ce que 5 millions d'ordures dans un tas de 8 milliards d'individus ? autant dire une goutte d'eau dans l'océan. Bien sûr, rien ne dit qu'un million de braves personnes s'exécuteront dans cette tâche d'épuration éthique (et non pas ethnique, car la méchanceté et la bêtise sont deux nations cosmopolites). Mais encore une fois, ce n'est pas parce que les autres n'agissent pas que moi je dois aussi adopter cette attitude laxiste, permissive, et donc encourageante vis-à-vis des gens diaboliques. Car si ces satanistes ne sont pas parvenus à me tuer moi, ils parviendront certainement à tuer à ma place quelqu'un de plus fragile que moi, voire, un jour, un de mes propres enfants. Il faut considérer les choses à long terme. Aujourd'hui est un monde merdique, demain sera bien pire encore... Mais demain le monde PEUT AUSSI être meilleur, tout ne dépend que de nous. Pardon de conserver un minimum d'espoir en l'avenir, et de combativité. Car rien ne viendra sans agir, sans contre-attaquer, sans marquer sa ferme opposition au mal et au malsain qui nous entoure.

 

Ayant vécu ce que j'ai vécu au sein de cette congrégation, il est de ma responsabilité de faire part aux gens de mon expérience, de mettre les gens en garde contre ces personnes éminemment dangereuses (capables de pousser quelqu'un au suicide par anéantissement psychologique, et ce sous le couvert de l'amour pour Dieu), et de procéder à l'élimination de celles-ci au nom de la santé de l'espèce humaine. Si on ne met pas les « mauvais » hors d'état de nuire, le monde sera encore plus sale et chaotique qu'il ne l'est déjà. Pourquoi, dans ce cas, ne pas mettre Marc Dutroux en liberté et le faire engager sur le champ dans une garderie ? Ou permettre la réouverture des camps de concentration ? Tant qu'à faire...

 

Si en 39-45 des résistants ne s'étaient pas battus contre le régime nazi superpuissant (alors que beaucoup de gens devaient se dire aussi, à cette époque-là : « ce combat ne sert à rien, on est trop peu nombreux et pas assez armés pour se battre efficacement contre cette puissance qui sera de toute façon toujours plus forte que nous, et on n'y changera rien, alors autant adhérer, ainsi on jouira même d'avantages »), aujourd'hui quand nous nous rencontrons, Jimmy, nous nous dirions avant toute chose « Heil Hitler ! ». Leur combat, aussi désespéré fût-il au départ, en valait donc la peine, car à force de persévérance il a permis de renverser un régime qui, sans cela, aurait pris le pouvoir sur la planète tout entière. Bien sûr, tu me diras que les néo-nazis prolifèrent encore de nos jours un peu partout, et qu'un jour la gestapo remontera au pouvoir pour « terminer le travail » car ce mouvement a été menotté en 45 mais n'est jamais mort pour autant, et tu aurais pertinemment raison de le croire, car un mal aussi puissant ne disparaît jamais, il dort, il ronfle, il gronde dans les sous-caves. Cependant, parce qu'ils ont été mis en difficulté il y a près de 70 ans, ces gens auront, à l'avenir, beaucoup plus de peine à réaliser leurs desseins assassins qu'ils n'en ont eu en 1939. Combattre contre le mal reste une nécessité, même si le mal ne meurt jamais mais hiberne seulement pour un temps indéterminé. C'est comme un virus. On le combat, il se calme, hiberne... mais pour revenir un jour, plus puissant que jamais (parfois même après plusieurs siècles de silence), et il faut alors renforcer le vaccin pour lutter contre lui. Mais parce qu'aucun virus n'est « éradiquable », faut-il pour autant se résoudre à ne pas chercher à leur empêcher de causer un maximum de victimes ?

 

La réponse est non.

 

(...) Nous sommes confrontés à une congrégation sectaire de type sataniste, et il serait irresponsable de ma part de me taire et de ne pas viser l'élimination de ces individus de la surface de la Terre. La loi (les « tribunaux séculaires », comme on dirait chez les Témoins de Jéhovah) m'empêche temporairement de les abattre à bout portant, mais la démocratie me permet de me servir d'autres armes, comme celle du langage parlé et écrit. Comme je l'écrivais récemment : on peut m'empêcher de sourire, on peut m'empêcher d'aimer, on peut m'empêcher de réussir dans la vie, on peut même m'empêcher de vivre... mais tant que je serai en vie on ne pourra pas m'empêcher de parler. Alors, étant donné que c'est là l'unique chose que j'aie le pouvoir de faire, je vais parler. Et je parle. Depuis un mois, et pour encore des années. Aussi longtemps que Dieu me prêtera vie, je parlerai et dénoncerai. Je nettoierai le jardin, dans la mesure de mes petits moyens qui (et là tu marques un point) sont risibles face aux moyens déployés par le mal en ce monde. Ai-je une chance sur un milliard de faire avancer le schmilblik d'un millipouce ? Peu importe, finalement. Mais quitte à me ridiculiser, qu'au moins le matin en me levant je puisse me regarder dans le miroir sans avoir à rougir ou à baisser les yeux. Cela, dans un monde comme le nôtre, c'est déjà une très belle victoire.

 

Or, si je me tais et opte pour la lâcheté du silence, il me faudra revendre mes miroirs, car je n'en supporterai plus la vue.

 

J'ai failli me suicider, avant de me poser cette question cruciale : mourir ou tuer ? En d'autres termes : se laisser mourir alors qu'on est quelqu'un de bien, ou procéder à l'homicide verbal de ces êtres ignobles que sont ces gens ? Intriguant dilemme, n'est-ce pas ? Jusqu'ici, en plusieurs décennies de vie, mon attitude était de me laisser écraser, violer, humilier, sans rien dire, sans réagir, sans contre-attaquer, enchaînant les échecs et les dépressions comme un alcoolique enchaîne les verres de whisky, affalé au zinc de quelque assommoir. Aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, je tente le comportement contraire, à savoir : envoyer mon poing droit au lieu de tendre ma joue gauche. On verra ce que ça donne. Je ne suis pas sûr de réussir ou de gagner quoi que ce soit en le faisant. Mais tout ce que je sais, c'est que si je ne le fais pas, j'aurai des regrets ad vitam eternam, et je finirai par me flinguer.

 

En attendant, une fois que j'aurai fait le tour de mon histoire, je passerai à une enquête journalistique sur cette congrégation de Tassin, afin de rendre publiques les coulisses de ce qui a pu se dérouler de plus méprisable en son sein. Et crois-moi, je vais trouver des choses. Quand les gens se taisent et mentent à tout-va, c'est qu'ils ont beaucoup de saloperies à cacher. Je vais patauger dans la boue, et chercher des cadavres. Car, on ne le dira jamais assez (à part peut-être chez les médecins-légistes) : les cadavres eux aussi parlent.

 

Je déploie, il est vrai, beaucoup d'énergie dans ce combat. Mais je suis quelqu'un qui croit en Dieu et qui croit dans la notion de destin, et je sais que si aujourd'hui je me retrouve confronté à cette machinerie, à cette folie, à cette ignominie, ce n'est pas un hasard. Il n'y a pas de hasard. Je crois que Dieu m'a confié une mission, parce qu'Il savait que j'étais le seul qui allait la prendre à bras le corps, là où d'autres gens seraient simplement passés à autre chose sans autre forme de procès. Il fallait qu'un type comme moi tombe sur Maria bazeliza, un type à bout en raison d'une accumulation morbide d'expériences négatives depuis son enfance, tant sur le plan humain que sentimental, et qui était prêt à lutter jusqu'à son dernier soupir contre ces gens. Mon destin était tout tracé. Non, le choix de Dieu n'était pas un hasard. Tu vas me prendre pour un allumé si je déclare ce genre de choses, mais aujourd'hui je sais que si j'ai vécu un enfer de 38 ans sur Terre, c'était pour m'amener à vivre cette énième expérience violente et douloureuse, sorte de cerise de curare sur le gâteau de cyanure, l'apothéose d'une montagne de souffrances, qui me porterait à endosser l'armure de guerre. Car si je n'avais pas vécu 90% de choses négatives dans ma vie, jamais je n'aurais mené le combat que je mène en ce moment. Donc, tout suit une logique, implacable certes, mais indéniable... précieuse et nécessaire.

 

(...) Je mènerai ce combat jusqu'au bout, pour nettoyer la Terre mais aussi pour me décancériser. La tumeur cancéreuse est profonde et généralisée, touche tous les organes de vie. Me décancériser, oui. Et je le ferai de la manière forte.

 

Daphnis B., 19 novembre 2013

 

 

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